Raggaemuffin - Selah Sue à l'Aeronef

C’est un sentiment étrange que d’assister en deux semaines à un concert de blues d’un coté, et un concert pop de l’autre : ce soir, pas de quinqua aux cheveux longs, veste en jean et un T shirt d’AC/DC qui évoquent le dernier concert de Motörhead avec l’enthousiasme d’un adolescent à son premier concert… Selah Sue, la jeune chanteuse belge, déjà érigée en dauphine d’Amy Whinehouse par la presse musicale, donne son premier concert à Lille, dans une salle (un peu trop) bondée.

Une première partie pas désagréable, mais sans grande originalité, assez courte (30 minute) et la Selah Sue entre en scène, seule avec sa guitare et son accent flamand. Elle jouera deux morceaux avant d’être rejoint par ses musiciens : cette « introduction » est appréciable, et nous permet d’apprécier la qualité vocale de la jeune belge, qui mêle avec brio pop, reggae, hip-hop et électro pendant 1h30. Une présence scénique remarquable, elle vit véritablement sa musique sur scène, se baladant entre côté gauche et droit de la scène, son visage toujours riant et plein de mimiques. C’est souvent un véritable jeu de dialogue fictif qu’elle met en place sur scène, jouant entre l’aigu et le grave dans le chant, ce qui contribue à rendre le concert très vivant. Elle convint son public avec une grande facilité, avec notamment Raggamuffin, Please et Fyah Fyah, qui passent déjà pour de véritable tubes de cette année 2011.

Autre fait appréciable, c’est la grande variété du concert : Selah Sue démontre ici toute la qualité de son album et son équilibre. On sent toujours les différentes influences, du reggae au hip-hop en passant par l’électro, sans qu’aucune ne prenne vraiment le pas sur une autre : tout cela participe au contraire à créer un son propre, porté par la voix si particulière de l’artiste belge. Si le concert peut sembler un peu long à commencer, il faut aussi rappeler que Selah Sue n’a sorti qu’un seul album, et dispose donc d’une setlist réduite. Une ou deux reprises auraient peut-être été appréciable, dans le domaine de la pop ou du blues, peut-être pour faire durer un peu plus longtemps le plaisir, ou tout simplement surprendre le public. Pour ce qui est de faire durer d’ailleurs, deux longues transitions instrumentales se chargeront de combler une setlist un peu légère peut-être. Un seul gros bémol, la balance sonore, qui mettait trop l’accent sur la grosse caisse de la batterie, au point de noyer les autres instruments. Vraiment dommage si l’on regarde la qualité instrumentale des chansons.

Avec un seul album à son actif, Selah Sue s’en sort remarquablement bien, et nous entraîne facilement dans son univers musicale : Je ne connaissais que les chansons diffusées à la radio, et j’ai passé une très bonne soirée. Une artiste qu’il faut garder en tête !

Emy

Photos by @Kmeron