Histoire de l'enregistrement (3)... Le disque micro sillon
Voici la troisième chronique-dossier sur l'enregistrement de la musique et sa sauvegarde sur des supports durables et commercialisables. La dernière fois, je vous avait présenté un peu en vrac toutes les innonvations de l'année 1877. Aujourd'hui, nous allons faire un autre petit bond temporel, qui est pourtant une sacrée évolution dans le domaine de la musique. Si je vous dit "disque à gravure latérale", vous répondez...?
C'est l'allemand Emile Berliner qui invente et developpe le gramophone entre 1886 et 1887. En soit, le procédé de gravure comme de lecture reste similaire à tous ce qui a pu être imaginé auparavant, mais, une fois n'est pas coûtume, c'est le support choisi pour la gravure qui fait date : Berliner remplace en effet les cylindres utilisé par Edison par un disque. C'est l'apparition du disque micro-sillon : l'aiguille grave dans le disque, non plus en profondeur comme le phonographe d'Edison, mais plus légèrement. Si l'on regarde le disque au microscope, le sillon resemble à un fleuve tortueux sur une carte.
Les premiers disques sont tout d'abord gravé sur une grande plaque de verre enduite du désormais fameux noir de fumée, avant d'être très rapidement remplacés par des disques plus petit fait zinc recouvert d'une laque spéciale. Par pressage, on peut ensuite reproduire le disque. Les premiers disques commercialisé par Berliner mesurait 12.5 cm de diamètre et était fait d'une sorte de plastique, la Gutta-Percha. Berliner passe ensuite à une format plus grand, de 17 cm jusqu'à 30 cm et opte pour une matière plus proche de l'ébonite, un forme de plastique ressemblant à l'ébène qui donne sa couleur sombre à ces disque de 78 et 90 tours (25 et 30 cm) Chaque face du disque permettait un enregistrement d'une durée de 3 à 5 minutes. On est encore loin des opéra rock façon The Wall ! Apparaissent aussi les premiers "balladeurs", avec les gramophones en malette. Encombrant et peu pratique dans le métro, je vous l'accorde...
Pour terminer, un mot sur la lecture et l'enregistrement de ces disques : le principe de lecture est le même qu'auparavant, via une aiguille de bambou reliée à un diaphragme au fond d'un pavillon, qui fait office de système d'amplification et permet une écoute publique dans les café par exemple. Pour enregistrer, la prise est directe, sans deuxième chance. Si un problème survient, il faut changer de disque matrice et recommencer le morceau au début ! Jusqu'en 1925, on enregistre en chantant directement dans le pavillon, puis ensuite, on utilise un microphone, pour enregistrer ce qu'on appellera les 78 tours électriques. Mais c'est une autre histoire...
Petit Bonus : Constantin le Rieur et sa réclame pour la vache qui rit sur 78 tour (1930) !