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Emyzik : Le blog musique et critique
15 juin 2012

Angra - Temple of Shadows : sommet d'une nouvelle ère

Lorsqu’on fouille un peu dans le Metal made in America, difficile d’échapper au Brésil et aux quelques pointures qui nous viennent de ces lointaines contrées, parmi lesquelles Krisiun (monstres du Death Metal), Sepultura bien sûr mais aussi, moins évidents, Hibria et plus récemment Auvernia (non ce n’est pas un groupe d’Auvergne, ils sont Brésiliens, suivez un peu, là, au fond !) ou encore Shaman et Almah. Si certains d’entre vous ont l’impression que j’ai oublié un nom important (parmi tant d’autres), c’est peut-être parce qu’il s’agit du sujet de cette chronique. En effet, et les deux groupes cités en dernier auront peut-être mis la puce à l’oreille chez les amateurs du genre, nous allons parler d’un autre chef de file qui officie, pour sa part, dans le Heavy-Speed Metal (aujourd’hui on dit Power mélodique, ou Power Metal tout simplement parfois, étiquetage quand tu nous tiens) : j’ai nommé Angra (et je le mets en gras).
Angra, c’est une formation qui a vu le jour au début des années 90 et qui a sorti deux albums cruciaux dans le Speed Mélodique (ou Power mél… ah, les angraétiquettes, j’en ai déjà parlé) : « Angels Cry » en 1993 et « Holy Land » en 1996. Deux disques qui ont ouvert la voie à bien des choses, à un certain niveau technique comme à une nouvelle vision du Heavy Metal dans sa forme la plus mélodique et rapide (Stratovarius et consorts ayant participé à cela du côté de l’Europe). Hélas, les problèmes de line-up du groupe et le départ du chanteur emblématique, un certain Andre Matos, ont compliqué les choses et beaucoup ont cru que le groupe allait mourir là (après la sortie d’un « Fireworks » ayant déçu tout le monde en 1998).
Pourtant, en 2001, le groupe revient avec une nouvelle voix (Eduardo « Edu » Falaschi, vocaliste fortement apprécié à l’heure actuelle) et un line-up remanié (avec l’excellent Aquiles Priester à la batterie), sans oublier un album portant bien son nom : « Rebirth ». Et c’était en effet la renaissance du groupe et la naissance d’une nouvelle période, « l’ère Falaschi » pourrait-on dire, qui s’inscrit dans une vision plus moderne de la musique d’Angra et change quelque peu la recette. Pour le meilleur ou pour le pire ? … Un peu des deux à vrai dire, car si la formation ne renversera plus jamais la sphère Metal avec des disques apportant une pierre personnalisée à l’édifice, il faut avouer que leur musique vaut à nouveau largement le détour.

Ce préambule quelque peu longuet mais nécessaire étant mis sur la table, on peut passer à ce qui m’occupe ici : le meilleur de cette nouvelle ère. Après « Rebirth », Angraavait montré qu’il pouvait revenir sur le devant de la scène avec de nouvelles compositions tenant la route et agir en tant que groupe soudé en live. Ceci dit, la production du disque n’était pas à la hauteur de ce qui se faisait de mieux à l’époque et il fallait encore frapper bien plus fort pour parler de retour valable. En 2004, Angra enfonce le clou et sort un « Temple of Shadows » du feu de Dieu. Si, historiquement, le succès et la nouveauté des deux premiers disques ne seront jamais égalés, force est de reconnaître que le groupe dépasse à peu près tout ce qui sort en 2004 dans le même style. Edu Falaschi trouve sa place dans le groupe tout en restant (avec modération) dans les aigus comme le faisait Andre Matos, montrant moins de technique que ce dernier toutefois mais une chaleur différente dans le timbre, le son est énorme, la variété présente et les qualités de composition se révèlent manifestes.

« Temple of Shadows » est vraiment la représentation du meilleur de cette ère Falaschi, entre un « Angels and Demons » à la technicité prégnante, un « Waiting Silence » tubesque ou encore la merveilleuse « The Shadow Hunter » et toute son introduction touchant au Flamenco (ah, le Brésil…) qui renoue avec les passages ethniques un peu mis de côté depuis « Holy Land ». Edu Falaschi fait preuve d’un joli travail sur ses lignes de chant, commençant dans les graves chaleureux pour finir dans les suraigus plutôt impressionnants à la fin de la huitième et dernière minute du morceau. Pour le soutenir, on retrouve également en invités Kai Hansen de Gamma Ray sur « The Temple of Hate » et le grand Hansi Kürsch de Blind Guardian sur « Winds of Destination », pour citer les plus célèbres…

L’album jouit d’une grande cohérence, enchaînant les titres différents mais tous de qualité, grâce 253d0f4487374ef9eff927e6029dab98notamment au concept assez particulier (la quête d’un croisé dont le cheminement psychologique entre en conflit avec sa dévotion à l’Église chrétienne, rien que ça). En clair, le Speed-Metal du groupe se charge à la fois d’épiqueSpread Your Fire ») comme de passages plus méditatifsLate Redemption ») et allie parfois les deux (« Winds of Destination »), le tout enrobé de passages touchant à des styles plus variés et en lien avec la culture musicale du BrésilSprouts of Time » en est un exemple). De plus, nous avons affaire ici à des musiciens d’un niveau phénoménal, dont deux guitaristes qui laissent peu de répit entre les solos divins et les riffs rapides (le break de « Morning Star » est une vraie perle en ce qui concerne l’alliage de mélodie et te technique), sans parler d’un bassiste (Felipe Andreoli) qui en ferait pâlir plus d’un. Tout ceci, je vous rassure, sans forcer sur la démonstration stérile, bien au contraire, et j'ajoute que plusieurs ballades aèrent d'autant plus l'ensemble.

En bref, « Temple of Shadows » garantit un Angra plein de conviction, présentant là un album de choix pour l’amateur de Heavy Metal varié et mélodique, et un visage mélodieux du Metal auquel les non-initiés ne s’attendent certainement pas. À titre personnel, cet album restera pour moi une expérience sensationnelle alors que j’apprenais justement, en 2004, à découvrir les différentes (et fort nombreuses) veines du Metal. Depuis, tout a encore changé, le groupe ayant livré un « Aurora Consurgens » plus Progressif en 2006 (et assez loin des débuts de leur carrière) et un « Aqua » décevant en 2010 (avec le retour du batteur originel Ricardo Confessori). Et, il y a quelques jours – même si l’on s’en doutait depuis un bout de temps –, on apprenait le départ définitif d’Eduardo Falaschi qui ne peut apparemment plus assurer des vocaux si aigus, et qui fait par ailleurs du très bon travail dans son propre groupe, Almah, que j’ai cité dans l’introduction. À nouveau la fin d’une ère donc, et l’on ne vous cachera pas qu’après le retour de Confessori derrière les fûts, les fans de la première heure rêvent plus que jamais de voir Andre Matos venir reprendre le micro…

LionDuNord

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