« Are you doin’ ok ? », les premiers mots prononcés par le Bluesman et guitariste Danny Bryant dans cet album live. Et après une heure d’écoute, yes, we’re doin’ great !
On est d’abord évidemment frappé par les talents de guitariste de Danny Briant : Guitare Fender branchée dans un ampli Marshall à l’overdrive si caractéristique, un peu de reverb par dessus, un son brut, simple, pur, sans effet… Mr Bryant maitrise son instrument à la perfection, et passe facilement du piano au fortissimo, abusant avec sagesse de l’effet « violon » obtenu en jouant avec le potentiomètre de volume afin d’étouffer l’attaque de la corde et produire un son similaire à celui du violon. Son jeu de guitare fait penser à celui de feu Steevie Ray Vaughan, avec ses phrases musicales à rallonge, les doubles croches qui s’enchainent à des rythmes fous, et les tempos endiablés. Le jeu est fluide et varié. Dany Dryant joue beaucoup sur la rupture des rythmes et des nuances. Il n’est accompagné que par un ligne de basse et une batterie, dont les motifs sont assez classique et basique. Si certain regretteront l’absence d’un vrai groupe derrière le Bluesman, et la simplicité des lignes de basses, on peut répondre que cela permet de se concentrer sur la qualité du jeu de guitare, qui, à mon avis, se suffit à lui même. Basse et Batterie ont clairement ici une vocation de simple accompagnement. La star, c’est Danny, il n’y a aucune doute là dessus, et croyez moi, c’est déjà bien suffisant !
L’album en lui même est plutôt bien construit : entre morceaux syncopés et ballades lancinantes, le jeu de guitare et la voix de Danny Bryant (qui n’a pas bu que de l’eau toute sa vie et ça s’entend) passent partout : de l’énergie il en a a revendre. On pourra noter par exemple une très bonne reprise de Girl From The North Country de Bob Dylan, dans un Blues lancinant agrémenté de fabuleux passages de guitare. On sent que la part d’improvisation est grande, et les deux musiciens qui forment le Red Eye Band suivent parfaitement leur leader.
Quant à l’enregistrement en lui même, il est de qualité, et permet réellement d’apprécier toute les suptulité du jeu de guitare. Le public est présent, mais, comme toute bonne audience de Blues, il sait écouter et n’applaudir qu’après les solos et autres passages « à risque » particulièrement impressionnant.
On retrouve donc un album de blues – rock éléctrique classique, plein d’énergie : une vois rauque qui suinte de Jack Daniel’s, un son de guitare overdrive très appréciable, une technique et une maitrise exceptionnelle. A recommander à tous les amateurs du genre.