Voyage voyage...

Bonjour à tous,

Aujourd'hui, je vous propose un petit voyage musical en Louisinane, en compagnie de Docteur House. Non, cette phrase a un sens véritable, puisque je vais examiner avec vous le premier album de Hugh Laurie, Let Them Talk.

Hugh Laurie, c’est l’homme à tout faire : d’abord animateur sur la BBC en compagnie de Stephen Fry où il mettent en scène des sketchs hilarants dans la veine des Monty Python, acteur phare de la série Doteur House ensuite, auteur de Tout est sous contrôle, un thriller décalé sorti en 2009, il sort cette année son premier album. Un mot d’abord à tous ceux qui crieront à l’entreprise commercial de grande échelle : je doute fortement que cette argument soit recevable. Hugh Laurie n’a à mon humble avis pas besoin d’argent, de plus, si l’on veut faire de l’argent, on ne sort pas un album de reprise de blues inspirés de l’ambiance de la Nouvelle Orléans. Mine de rien, c’est moins vendeur que de l’électro-pop-rap-post-rock

Que penser de cette album ? La première chose qu’il faut noter, c’est son extrême variété et ses particularités sonores. En effet, en prenant pour référence La Nouvelle Orléans comme modèle musical, Hugh Laurie nous fait voyager dans une culture que nous européens connaissons mal. L’album de ce point de vue là, nous parlera peut-être moins qu’à un américain. On se ballade entre blues traditionnel (John Henry), jazz douceâtre (Winning Boy blues ou Buddy Bolden Blues) et la pure tradition Cajun et du zydeco (They’re Red Hot) : ces influences se mélangent et se complètent pour former un univers musicale assez inhabituel, et plus que convainquant : il y a une ambiance sonore assez unique dans un disque destiné au grand public. Les instrumentations sont de plus d’une très grande qualité et là aussi très variées : l’accordéon se marie avec le jeu de violon cajun, qui se rapproche finalement de celui du Fiddle irlandais, la clarinette et l’inévitable saxo. On retrouve aussi des parties de guitare et de guitare slide assez sympa, ainsi que des partis de piano plus que bonne, sur St. James Infirmary ou Let Them Talk, dans le pur style  du blues. Il est finalement difficile de revenir en quelque mots sur la variété de l’album : chaque morceau est unique et ne ressemble à aucun autre, le tout est lié par une ambiance sonore cohérente et surprenante.

Autre chose vraiment appréciable, c’est la qualité de l’enregistrement : Il y un proximité bluffante avec le son et les instrument. Un vrai plaisir d’écoute au casque, on a vraiment l’impression d’être dans la salle. Plus que de la pureté sonore, il y a un véritable cachet dans l’enregistrement, qui contribue aussi à donner une certaine « couleur » à l’album, renforçant l’immersion de son ambiance sonore. Difficile de l’expliquer en détail, mais c’est quelque chose qui m’a frappé lors de mes écoutes.

L’album n’est pourtant pas exempt de défaut : on pourra noter certains textes un peu simple (à noter tout de même que nous avons affaire à des reprises, non des compositions originales) mais surtout, c’est la voix de Hugh Laurie qu’on pourra critiquer. Si son timbre se marie plutôt bien à l’ambiance sonore, le manque technique est évident, surtout lorsqu’il est mis en regard avec les interventions des quelques invités de l’album. Cette voix qui manque de douceur et de maîtrise, sans gâcher l’album, est un véritable bémol, même si elle est palliée par la grande qualité de l’accompagnement instrumental, reste gênante, et rabaisse  quand même la qualité de l’album.

En quelques mots : Il serait dommage de passer à côté de cet album, qui propose une ambiance vraiment originale, et des instrumentations d’exception, avec des passages vraiment jouissifs, malgré quelques défauts. Une vraie porte d'entrée dans cette culture si méconnue Outre-Atlantique... En attendant la prochaine lubie de Mr. Laurie !

Emy